L’ Ææa était un vestige, un souvenir d’une époque. Le marbre blanc qui composait le sol, plafond et colonnes rappelaient le temps des palais anciens. Dans l’air se rependait un doux parfums de jasmins. Des voluptés de fumées blanchâtres s’élevaient de rangées de bougies accentuant le côté enchanteur de l’endroit. Sans parler de toutes ces étagères autour, lourdement remplit de fioles et pots parfaitement alignées et rangés comme des livres dans une bibliothèques.

Chaque pas raisonnaient sur le marbres blancs décorés de fresques bleus et dorés qui annonçait la visite ou l’approche de quelqu’un. C’est ainsi qu’on entendit et vit venir un nouveau client. Un jeune homme l’air hésitant qui apostropha la première personne qu’il croisa. Une jeune fille mince, au longs cheveux noirs qui pendaient dans son dos, portant une robe à manche beige. Elle leva son visage de son livre pour regarder l’homme qui l’interpelait.

Elle ne disait rien, elle l’écoutait. Il se racla la gorge, disant qu’on pouvait sans doute l’aider. Elle ne disait pas un mot, penchant la tête sur le côté comme si elle regardait une peinture abstraite devant elle ou un animal exotique dans un zoo. Elle regarda autour d’eux, s’assurant que personne n’était la pour les épiés. La boutique était incroyablement silencieuse, ce palais de la magie était devenue une église calme. Avec un doigt, elle fit signe au jeune homme de ne plus rien dire et s’en alla.

La jeune fille disparue derrière un rideau menant à une autre pièce, abandonnant le garçon la. Sa solitude ne dura pas plus d’une minute avant que le rideau ne s’écarte à nouveau et dévoila fois, une femme d’âge plus mur que la précédente, vêtue d’une robe moulante qui trainait au sol, couronnait d’une chevelure de feu ondulée qui tombait en cascade sur ses épaules. Elle fixa le jeune homme et sourie.

-Effectivement. Disait-elle dans un premier temps, sans précisé sa pensée. -Soyez le bienvenu. De quel genre d’aide avez-vous besoin ?

Kassiopeia avait en face d’elle un très beau jeune homme. Qui ne devait pas avoir la trentaine encore, les cheveux d’un noir d’Erèbe, un visage carré digne des plus solides guerriers grecs. Et un regard perdu, blasé, comme si les dieux l’avaient maudits. En d’autres termes, il avait tout du beau garçon ténébreux qui devait faire des ravages. Circé n’était pas insensible à la beauté et savait reconnaitre à travers ces traits, ceux qui le désignait comme rejeton des dieux.

Le garçon semblait perdu sur le coup, avant de se reprendre et avouer être le fils d’un dieu. Circé ne broncha pas, sans doute et c’était visiblement le cas, avait-elle devinée cela bien avant. En tout cas elle ne disait rien, écoutant ce qu’il avait à dire. Après un instant d’hésitation, le garçon avoua son problème, qui était sa difficulté à maîtrisé son pouvoir divin. Circé fit un léger mouvement de tête à l’attention de ses disciples présentes. Les jeunes femmes se hâtèrent donc pour fermer les portes et tiré les rideaux devant les fenêtres comme si on voulait faire croire que c’était fermer, laissant la pièce à peine éclairée par quelques bougies allumées ici et la.

Kassiopeia s’approcha de lui, se permettant de lui caresser la joue du bout du doigt comme si elle voulait profiter du contact.

-Un feu ardent brûle au fond de toi. Cela te consume comme consume les autres.

Le laissant sur le coup, Circé se glissa vers une table au fond.

-Quelle aide attends-tu de moi exactement ?

Avec les pratiquants de la magie, il valait mieux toujours être clairs sur ses attentes, donner des mots précis. C’était même la règle numéro un, afin d’éviter de mauvaises surprises. De son côté Circé réfléchissait à mille et une chose possible avec ce garçon, sur si oui ou non il lui serait utile et comment pouvait-il la dédommagé pour le service rendu.

Circé avait l’impression de lire en ce jeune homme comme dans un grimoire ouvert. Il cachait très mal ses émotions et cela la fit sourire. Elle voyait par exemple toute la méfiance qui luisait dans son regard. La divine se demandait s’il se méfiait d’elle par rapport à sa réputation ou bien si c’était naturel chez lui. Ce feu ardent qui brûlait dans son corps pouvait être une réponse. Elle avait rencontrée tellement d’hommes et de femmes dans sa vie, tous si différends les uns des autres pour arriver à discerner leur personnalité. Elle avait devinée par exemple, qu’il était fils divin, et que son parent devait être d’une énergie destructrice. Il recula d’un pas, surprit ou bien mal à l’aise du contact de l’enchanteresse, ce qui l’amusa, car il n’était pas le seul à se comporter ainsi.

Se dirigeant vers une table au fond de la luxueuse salle, Kassiopeia questionna le beau jeune homme sur la raison de sa venue ici, même s’il elle s’en doutait un peu. Le garçon n’était pas un grand orateur, ni un poète. Sans détour ni convention, il exposa clairement et directement ses motivations. Parlant d’un « cadeau empoisonné » sans doute son don de naissance, qu’il chercherait à contrôlé. Venant vers elle, il lui demanda si oui ou non elle pouvait l’aider. Circé regarda un instant le vide obscure à côté d’eux, comme si elle y cherchait la réponse.

-Peut-être... Tout dépend de ce poison qui te ronge.

Sa voix avait muée en désespoir, c’était à la fois touchant et drôle, mais la magicienne n’en ria point, ce serait stupide, mais ne fut pas plus que ca touchée. Ainsi, il avoua le nom de son père, qui n’était autre qu’Arès. Sideris eut un sourire presque maléfique, dissimulé par la pénombre de la pièce.

-Je ne suis pas surprise, vu ce feu ardent qui brûle dans ton âme. C’est donc celui de la destruction et de la souffrance.

D’un coup, l’esprit de la divine enchanteresse tournait à plein régime. Un enfant d’Arès désespéré venant lui demander de l’aide, voila qui pouvait lui être utile dans l’avenir. A croire que les Moires voulaient que Circé est droit à sa vengeance.

-Viens suis moi, nous allons nous mettre à l’aise et discuter encore un peu. Ainsi, je t’offrirais plus facilement ce dont tu as besoin fils de la guerre.

D’un mouvement de la main, elle invita le jeune homme à la suivre derrière le rideau par le quelle, elle était entrée tout à l’heure. De l’autre côté c’était une petite pièce confortable, avec des étagères chargées de vieux livres, ainsi qu’un canapé pourpre luxueux, avec une table basse et deux fauteuils en velours, le tout éclairé par une cheminée de marbre allumée.

-Je t’en pries installes toi. Ce calvaire doit t’épuisé, veux tu que je te fasse servir quelque chose pour te réconforter ? Demandait-elle alors qu’elle prenait place sur le sofa, invitant le garçon à prendre place sur un des fauteuils.